Acte 7 - La phase d'intégration

Dans la procédure d'adoption de l'ICBF, nous avons une semaine devant nous, au moment où lES nous ont été remis (soit del dia 29 de Agosto a el dia 5 de Septiembre) pour que lES nous acceptent, et que nous les apprivoisions. Ce n'est qu'à parti de cette date que les enfants peuvent devenir les nôtres (raison pour laquelle aucune photo n'est diffusée). C'est ensuite notre avocat qui va suivre le projet devant le juge, mais cette étape, nous en reparlerons ultérieurement le moment venu. Pour l'instant c'est la phase d'intégration.
Pour cela, nous devons avant tout les connaître: savoir comment ils (les enfants, encore une fois) fonctionnent, connaître leurs habitudes, leurs qualités, leurs points forts et les faibles.
Nous par la même occasion, nous devons nous faire comprendre, les rassurer, nous faire aimer, nous faire respecter et se soutenir l'un et l'autre, car nous savons que les choses ne vont pas être simples.
La première journée (celle du 29) s'est déroulée très agréablement avec de gros moments de complicité, et çà jusqu'au couché où nous nous sommes endormis dans les bras des uns et des autres dans leur lit. Leurs bras et leurs petites mains nous cherchaient, et une fois trouvés, leurs mains ne nous lâchaient plus.
A partit du 30 de Agosto, les matins se passent plutôt bien: 
Réveil en douceur, puis douche et dessin et attendant le petit déjeuner à l'hôtel.
A la descente de l'ascenseur, les enfants décrochent à l'accueil un: "hola, buenos dias" avec un gros sourire et des signes de la main. Nous commençons à leur apprendre à dire "Bonjour".
Petit déj', c'est céréales chocolat, lait chocolat, petites viennoiseries locales (pas mauvais du tout), un peu de fruits et on termine par un yaourt aux fruits. On quitte la table par des "Gracias" qui commencent à ressembler à des "Merci".... Le français arrive peu à peu.
A partir de là, les choses se compliquent.
Depuis deux jours, nous sommes confrontés à nos premiers couacs:
*des bougonnements, des boudins, des crises, des pleurs, de la jalousie entre eux (les enfants) et bien entendu la confrontation à l'autorité, soit la mienne, soir celle de Véro. Là, ce n'est pas simple du tout. Si vous avez un secret, un livre où alors un don transmissible, nous sommes preneur. 
Nous analysons chaque jour ce qui peut se passer dans leur tête pour qu'ils agissent ainsi:
* jalousie entre les deux: ce qui est à moi, n'est pas à toi - je veux le livre où le jouet que tu as - c'est plus (+) ma maman et mon papa que toi - pourquoi maman ou papa passe plus de temps avec l'autre que moi.
mais aussi:
*pas facile de quitter l'institut dans lequel ils étaient et se retrouver avec deux adultes qu'ils ne connaissent pas
*peur de nous quitter aussi, et de retourner à l'institut, d'ailleurs nous avons eu le droit à la question: "quand est ce que l'on rentre à la maison?". Bien entendu, pas l'hotel, mais la maison où il y a le chien, les poules, le chat, la voiture blanche et la bleue !!! 

*l'autorité de personnes qu'ils ne connaissent pas: "c'est pas eux qui décident, c'est nous" et cette phrase fonctionne dans les deux sens!! 
*ne plus avoir leurs copains copines dans la journée, il faut savoir qu'il y avait école l'après midi

Pour gérer cela, nous travaillons à deux, ne pas céder et trouver les solutions aux problèmes. L'un à eu le droit à la morale d'une demie heure, et l'autre au coin du canapé noir pour se calmer.... Cà fait pas mal en deux jours... Usés, et ce n'est que le début.

Ceci dit, n'allez pas imaginer que toute la journée est ainsi, car entre temps, il y a des rigolades, toujours de gros câlins, des moments de complicité, et nous avons eu le droit se soir à table: "tchin, a la familia, papa Edgar y mama Veronica" de la part des deux.

Tous les soirs, même rituel.... musique douce, un gros câlin, puis les deux au lits avec mama y papa à coté. Buena noche ....